lundi 31 octobre 2016

FIN DE MUNDO : UNE CHRONIQUE POÉTIQUE

FIN DE MUNDO (1969) DE PABLO NERUDA : UNE CHRONIQUE POÉTIQUE

ÉDITION PRINCEPS
FIN DE MUNDO

Après Canto General (1950), premier exemple de chronique qui consiste en une réécriture de l’Histoire du continent américain, la voix poétique revêt à nouveau le rôle de chroniqueur dans le recueil moins connu Fin de mundo (1969), dans lequel il oppose à la certitude antérieure une vision désabusée, nuancée et apocalyptique du XXème siècle. Comment continuer à écrire après les catastrophes du siècle (la Seconde Guerre mondiale, le lancement des bombes atomiques, l’échec du projet communiste, le problème écologique), et la crise intime (liée notamment à la culpabilité pour complicité dans les crimes staliniens) ? Prenant à sa charge tous les maux de l’Humanité, sous les traits d’un chroniqueur désenchanté à la fois témoin, prophète et martyr, la voix poétique tente, à travers l’espace poétique, de trouver une réponse.
Mélina Cariz
ÉDITION PRINCEPS FIN DE MUNDO
ILLUSTRATION D'OSWALDO GUAYASAMÍN
Au long de sa vie, le poète chilien Pablo Neruda a établi dans nombre de ses recueils un rapport étroit entre la poésie et la chronique en raison de son engagement social et politique. Toujours sensible aux événements historiques de son temps, il ressent la nécessité d’en laisser une trace dans son œuvre poétique, comme cela devient manifeste à partir du recueil España en el corazón (1936), où il témoigne de la tragédie de la guerre d’Espagne et revendique une fonction sociale de la poésie.